• IV


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  • De la peinture sur mur au dessin sur feuille, si vous voulez en prendre plein les mirettes, allez jeter un oeil sur le site de l'édition populaire. BOMK, DRAN, GREMS, GUTTER, quatre artistes atypiques  vous y attendent...
    N'hésitez pas à commander les livres qui sont superbes. Les prix sont très raisonnables (autour de 25 euros) au vue de la qualité des ouvrages.


    http://www.editionpopulaire.com/blog/


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  • Hadopi a dopé votre envie de pirater? Petit lien vers un blog où vous pourrez dénicher quelques petites perles cinématographiques. Comme il est dit sur le blog en question, dépêchez-vous de faire vos amplettes, pas sûr que ça dure ad vitam eternam.

    http://lesintrouvables.blogspot.com/

    Bonne chasse au trésor !


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  • PUZLE


    A priori, quand on entend ce nom pour la première fois, on pense intuitivement au pseudo d'un gogo dancer qui se trémousse à une soirée mousse aux Bains Douches ou à celui d'un DJ house louche made in French Touch'. Ne vous fiez pas aux apparences, ce nom est en réalité celui d'un des musiciens africains les plus influents des années 60 et 70.


    Né le 10 février 1938 à Freetown (Sierra Leone), Geraldo Pino (de son vrai nom Geraldo Pine) est un fils d'avocat installé au Nigéria. Il se révolte très vite contre son milieu social d'origine et devient l'un des premiers musiciens africains à jouer de la soul et de la funk. Grand admirateur de James Brown, il est considéré comme le pionnier de l'afrobeat par Fela lui-même mais est resté à jamais dans l'ombre du "Black President".

    Pour bien comprendre l'aura du grand Geraldo à l'époque, voici deux savoureux extraits de la biographie de Fela écrite par Carlos Moore (This bitch of life, Pendulum Press, 1982) :

    Il est venu dans ma ville avec la musique de James Brown, chantant «  Hey, hey, I feel all right, ta, ta, ta, ta… » Et avec un tel équipement que je n’avais jamais vu,…. Cet homme découpait Lagos en morceaux. Woooooooh. Il avait tout le Nigeria dans sa poche. Je suis tombé directement sur le cul. Ahhhhh, ce type de la Sierra Leone était trop…. Geraldo Pino je ne l'oublierai pas. J'avais jamais entendu cette musique auparavant - Seulement quand je suis allé au Ghana peu de temps après cela j’entends de la musique Soul de nouveau, merde! Encore cet homme….

    Je jouais du highlife jazz quand Geraldo Pino a débarqué en amenant avec lui la soul. (…) Ce mec menait la grande vie, il roulait en Pontiac décapotable, ça brillait de partout, il avait plein de fric et tout le matos dernier cri, il faisait son truc, il avait tout ce que je n'avais pas. A Lagos il a mis tout le monde dans sa poche. Je n'avais plus qu'une envie : me chercher, disparaître ; quitter la ville et partir le plus loin possible, en Amérique ; trouver ma voie. J'ai compris que je ne pourrais pas y arriver tant que ce type était là, même chez moi au Nigeria. Puis en 1967, il est reparti au Ghana : ouf !


    Le grand Fela, himself, complètement complexé...! ça y est? Vous saisissez l'importance du bonhomme? Un mentor, un véritable mythe.

    D'ailleurs, en 1962, lorsque la télévision est introduite en Sierra Leone, Pino est si populaire qu'il obtient sa propre émission. Cette même année, il enregistre son premier titre, le cultissime "Power to the people".
    En 1963, il enregistre son premier disque avec les Heartbeats sur son propre label (Pino Records). En 1964, il se rend deux ans à Monrovia (Libéria) où il découvre les disques des grands artistes soul de l'époque, Wilson Pickett, Aretha Franklin, Otis Redding... Entre 65 et 67, le groupe de Pino sillonne l'afrique de l'ouest et popularise ainsi ce mélange si particulier de musiques africaines et de musiques nord américaines.
    A la fin des années 60, les Heartbeats se séparent. Pino engage alors un groupe de musiciens ghanéens : Plastic Jims. C'est avec ce groupe, rebaptisé entre temps Heart Beats 72, que Pino enregistre le live Afro Soco Soul en 1972. Deux ans plus tard, il enregistre Let's have a party en collaboration avec l'incontournable producteur nigérian de l'époque, Odion Irioje.
    A la fin des années 70, il enregistre, en pleine ère disco, son dernier album  nommé Boogie Fever.
    Qu'a fait le Maestro pendant les années 80 et 90? Aucune info sur le sujet...
    Il donne un dernier concert à Londres en mai 2008 en partageant l'affiche avec Seun Kuti & Egypt 80... Petit clin d'oeil du destin...Ultime live avec le fils de celui qui le considérait comme un modèle... Il succombe à un cancer le 10 novembre 2008 au Nigéria dans une indifférence quasi générale.


    Discographie :


    - Afro Soco Soul
    - Let's have a party
    - Boogie Fever (album non réédité à ce jour)


    Vidéo :


    Petit témoignage en anglais de Francis Fuster, batteur des Heartbeats :

    http://www.youtube.com/watch?v=ukuNqm67joo




                                                                                                     THS


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  • "Les taulards z'ont qu'à bosser ! Comme tout le monde ! Et puis c'est tout!" Et un enchainement sans queue ni tête sur les vertus du travail qui serait "un fabuleux outil contre la récidive". Pour aboutir à la conclusion que la réinsertion d'un prisonnier passe nécessairement par le travail. Avec l'idée sous-jacente qu'un détenu qui ne travaille pas est un individu qui ne cherche pas à se réinsérer.
    Voilà en accéléré, ce que j'ai mangé, vendredi dernier, dans ma tête de grand niais ! Un vieux ragoût de citoyenneté, trop cuit et bien mal assaisonné... d'où cette petite remontée.

    Bon c'est vrai, le taulard il a le choix, elle est quand même belle notre démocratie : le travail des détenus n’est plus obligatoire en France depuis 1987! Il se fait sur la base du volontariat. Mais quel volontariat? Un détenu qui n'a pas d'aide extérieure est bien obligé de gagner de l'argent pour "cantiner" et pour avoir un maigre pécule à la sortie. Et c'est là que ça se corse pour eux... Les détenus ne sont pas des salariés, ils n'ont pas de contrat de travail, ils ne bénéficient donc d'aucun avantage octroyé par le code du travail. Trop long d'énumérer la liste mais facile d'imaginer : pas de congés payés, pas d'indemnité en cas de maladie, d'accident du travail, ou de licenciement, de chômage. Pas de possibilité de saisir les Prud'hommes en cas de litige. Les mêmes droits qu'un travailleur "au black"! Nada. Evidemment, il existe quelques exceptions puisque certains prisonniers sont autorisés à travailler à l'extérieur des murs, auquel cas, ils bénéficient des avantages liés à la signature d'un véritable contrat de travail.

    Allez, petite question basique : le salaire horaire minimum en prison? C'est combien? Une petite idée? 3 et quelques euros (et même jusqu'à 3,50 euros en centre de détention), soit environ 45% à 50% du salaire minimum à l'extérieur.
    Les temps partiels sont légion en prison, en gros 25 heures par semaine. Le calcul est vite fait : 25 x 3,50 x 4,33 = autour de 400 euros par mois.
    Pas de moyen d'expression évidemment. Un syndicat? Et puis quoi encore...! L'état ne badine pas : travaille pour survivre et tais-toi!

    Certaines entreprises considèrent le travail pénitentiaire comme une variable d'ajustement. Les ateliers de détenus offrent dans certains cas les caractéristiques d'un sous-traitant idéal. Les salaires bas et l'absence de droit du travail garantissent la flexibilité et la servilité de l'employé. Le prisonnier est au niveau compétitivité  aussi intéressant qu'un étranger sans-papiers si souvent décrié. La disponibilité et la réactivité du détenu est aussi est un atout non négligeable, il est très intéressant de pouvoir moduler à souhait le temps de travail (journalier, hebdomadaire et mensuel):  les entreprises peuvent ainsi réagir très vite à une commande. Evidemment, lorsque les carnets de commande sont vides, les ateliers de détenus sont les premiers sous-traitants sacrifiés au nom des fluctuations du marché... L'état, en bon partenaire économique, organise le travail dans ses prisons en fonction d'intérêts uniquement privés.

    Certains détenus sont des sous-hommes à qui l'état dédaigne octroyer un salaire de subsistance en l'échange d'un travail pénible et sous-payé. Un taulard, ça n'a pas de droit, ça n'a que des devoirs. Voilà un bon message pour entamer un parcours de réinsertion.


                                                                                                                      THS



    A lire sur le sujet :


    Gonzague RAMBAUD, Le travail en prison, enquête sur le business carcéral, Ed. Autrement, Paris, 2010 (19 euros).
    Loïc WACQUANT, Les prisons de la misère, Ed. Raisons d'Agir, Paris, 1999 (8 euros).


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