• Barrès Uber Alles

    A Charmes, dans les Vosges, la secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité Nadine Morano n'aime pas les Musulmans qui parlent le verlan et portent les casquettes à l'envers, a-t-elle déclaré, le 14 décembre, lors d’un débat sur l’identité nationale. "Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers"
    Au-delà des sempiternelles divagations de la vieille quiche lorraine, il faut noter que la commune vosgienne avait été choisie par l’organisateur de la soirée, le député UMP Jean-Jacques Gaultier, parce qu’elle est la ville natale de l’écrivain ultra-nationaliste  Maurice Barrès.
    Lors de ce débat, le président de l’association locale «Mémoire de Barrès», invité comme «grand témoin» à la soirée, a exalté la pensée de l’auteur lorrain, assurant notamment que «la patrie est plus forte dans l’âme d’un enraciné que dans celle d’un déraciné», ou défendant le «nationalisme de Barrès» par opposition au «cosmopolitisme».




    La référence à Barrès, surnommé "le rossignol des carnages", n'est pas nouvelle à l'UMP puisque Naboléon, pendant la campagne présidentielle, le 17 avril 2007, à Metz, évoquait déjà l’écrivain qui "sur la colline inspirée de Sion (…) priait dans un même élan de cœur la Vierge, la Lorraine et la France et écrivait pour la jeunesse française le roman de l’énergie national".
    Le programme politique de Barrès ressemble à s'y méprendre au projet nationaliste de Sarkozy :

    1) L’identité nationale est exaltée au détriment des « étrangers ». Elaboré à une époque où la question de l’immigration commence à être présentée par la droite comme le principal « problème » de la vie politique française, le discours de Barrès sur « l’identité nationale » prend d’emblée les immigrants pour cible. En 1893, il se fait élire député à Nancy, avec un programme intitulé : « Contre les étrangers ! ». La principale mesure qu’il propose est d’interdire aux immigrants de venir travailler en France.

    2) L’anti-intellectualisme. Nicolas Sarkozy n’a cessé de dénoncer ceux qui critiquent sa propagande identitaire en parlant de « petite intelligentsia » coupée des préoccupations populaires. Là encore, la filiation avec Barrès est évidente. Ce dernier a joué un rôle majeur dans l’élaboration de l’anti-intellectualisme populiste conservateur. Prétendant exprimer « l’instinct des humbles », Barrès s’attaque aux intellectuels qui ont pris la défense du capitaine Dreyfus, en les appelant les « anarchistes de l’estrade ».


    3) L’anti-repentance. La critique de la « petite intelligentsia » est associée dans le discours sarkozyste à la dénonciation de la « repentance ». Tout examen critique du passé national est assimilé à un dénigrement de la nation, visant à cultiver la « honte d’être Français ».

     
                                                                                                   THS



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