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    Rencontre entre la Bourse et la Démocratie,

    C’est avec altruisme que je viens vous conter cette histoire hardie.

    Ne me demandez pas par quel miracle cette situation en fut ainsi,

    Je l’ignore, mais ce n’est un obstacle, ni à la moralité de cette fable, ni à son récit.

     

    Après des années de présence, La Bourse, devenue démesurément imposante,                                    

    S’était érigée sur un trône en or, affichant en permanence sa suprématie insolente.

    Sans avoir besoin de bouger, cette grasse et liberticide rentière

    Touchait tout et quasiment tout le monde, grâce à ses tentacules qui parcouraient la Terre entière.

    Son insatiable appétit, à l’époque déjà, l’amenait quotidiennement à appauvrir

    Des contrées en les exploitant sans répit. Et pour cela, elle se faisait applaudir…

    Par ses enfants et adeptes, en premier lieu,

    Mais également, sûrement par ignorance, par les gens qu’elle maintenait au rang de vils gueux…

    Il est sûr que les médias l’y aidaient. « Oh ! Vous savez qu’ils m’appartiennent, non ?! »

    S’écriait la Bourse, lorsqu’à ce sujet, on lui posait une déplaisante question.

    Facilement autoproclamée, donc, grâce à ses connections, en puissance bienpensante,

    Il lui était désormais d’une facilité enfantine d’abuser du Système en feignant d’être en manque…

    Démocratie, toujours grande mais depuis peu maigrelette, était invitée à déjeuner avec elle

    Chaque jour, car miséreuse. Les spéculations de sa sœur d’alliance lui avaient laissé des séquelles.

    Essayant, donc, durant ces repas, d’assurer la continuité de sa survie,

    Démocratie finissait néanmoins, face aux paroles de son « amie », de plus en plus abasourdie.

    Avec les prises de bec fréquentes, un jour où son estomac hurlait Famine,

    Démocratie, véhémente, rapidement, insulta sa compagne de corrompue et de vieille radine.

    « Comment oses-tu, Démocrasseuse ? Alors que, sans moi, tu n’es qu’une minuscule fiente ?! »

    Répondit la Bourse, d’une voix coléreuse, tout en continuant à gesticuler ses pattes fructifiantes.

    Démocratie répliqua : « J’ose parce que, sans moi, tu n’aurais pas pu atteindre de tels sommets!

    Oui, j’ose car, malgré ma déchéance, je suis encore Démocratie, au cas où cela t’étonnerait !

     Et puis, et tu le sais très bien, c’est toi qui m’as réduit à ce que je suis aujourd’hui !

    Mes forces s’amenuisent et, après chacun de nos repas, je me sens entièrement engourdie ! »

    La Bourse reprit alors la parole, sereine : « Petite sagouine, tu n’as donc toujours rien compris…

    Tu sais bien que je récupère toujours ce que j’ai donné, quelque soit le moyen choisi… 

    Alors, crois tu vraiment, depuis le temps, que je te suis redevable d’une quelconque charité ? »

    5 secondes de silence passèrent, durant lesquelles les yeux de Démocratie restèrent exorbités.

    La Bourse continua : « Tu as ingéré, avec les plats de saison offerts par ma surveillance,

    Des bactéries à ma solde, qui sont en train de prendre possession de tous tes sens.

    Ils devraient, d’ici peu, y arriver totalement, et alors, ils te rongeront de l’intérieur… »

    Effectivement, à peine ces mots finis, la violente chute de Démocratie annonça la fin des sœurs.

    « Allez, virez moi cette clocharde ! cria la Bourse. Et vous savez quoi en faire ! »

    Les gardes la jetèrent plus loin dans la rue, attendant, selon l’avis général, qu’on la mette en terre.

    Sous le regard de tous, Démocratie, convulsive, finit lentement de mourir…

    Le but était atteint pour celle chez qui elle avait voulu aller se nourrir.

    Mais la fable ne s’arrête pas là… Le soir venu, la Bourse récupéra le cerveau de la macchabée

    Pour le maintenir en vie. Personne ne savait pourquoi, mais ça n’a pas tardé…

    Depuis cette histoire légendaire, avec Appellation Contrôlée,

    La Bourse vend, très cher, du jus de Démocratie concentré,

    Pour que, un par un, la totalité des agissements émanant

    D’elle ou de ses enfants, se fasse « Pour le bien de chacun », comme elle le dit si bien… en ricanant.

     

     Moralité :

    La Bourse, accro au  fric et sûre de sa connerie, s’enrichit sur le dos cadavérique de Démocratie.

    Mais elle a omis que, si elle veut vivre en autarcie, il faudra déjà qu’elle monte sur l’échafaud…

    C’est le peuple qui te le dit !

     

                                                                                                                              DK

     


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    Rencontre entre la Paix et la Guerre Propre,

    C’est avec altruisme que, de cette histoire, je vous ouvre les portes.

    Ne me demandez pas par quel miracle cette situation en fut ainsi,

    Je l’ignore, mais ce n’est un obstacle, ni à la moralité de cette fable, ni à son récit.

     

    La Guerre Propre, vêtue d’un élégant costume noir,

    Marchait, comme à son habitude, devant avocats, soldats et  journalistes illusoires,

    D’un pas décidé, et tout aussi dévastateur,

    Se plaisant à ricaner de ceux que l’on appelle, dans le jargon, « les amateurs ».

    Dans une rue sombre, en plein fou rire avec ses acolytes,

    La petite foule stoppa net face à une silhouette à la démarche d’alcoolique…

    C’était la paix. Maussade, bouteille à la main, devenue pauvre dans ce monde de rentabilité.

    Un baveux se gaussa : « Regardez-la, elle est comme son concept, sans stabilité ! »

    Les rires se multiplièrent rapidement au sein du petit groupe de sympathisants.

    La misère, vue par le bourgeois, a tantôt un côté infect, tantôt un côté bien amusant…*

    Irritée par tant de sarcasmes, dans un sursaut de colère,

    La Paix se mit à crier, un bref instant, aussi fort qu’elle le fit devant sa sœur Liberté chez le coroner.

    La Guerre Propre, abasourdie, les mains encore collées sur les oreilles,

    Lui dit, d’une voix apaisante : « Mais voyons, calme-toi, ma bonne vieille… 

    Puisque je le peux, je vais te donner des nouvelles de ta cousine. J’étais encore avec elle hier… »

    Puis, ajoutant à ses paroles un rictus vicieux : « Je travaille toujours avec la Paix Militaire ! »

    La Paix renifla, et, sèchement, leva le regard en direction des nantis,

    Les cheveux gras collés au visage, balbutia : « ‘Culés d’Bandits ! 

    Voilà tout ce que vous êtes derrière vos costards ensanglantés !

    Vous êtes le résidu de ce qu’un Ak-47 et la connerie universelle ont enfanté ! »

    C’est qu’elle savait encore se défendre, malgré son aspect qui trahissait l’imminent bout du rouleau.

    D’ailleurs, à peine finie sa tirade, elle recommença à jouer du goulot.

    Trois secondes de silence passèrent, entrecoupées du bruit des rasades,

    Puis plusieurs roquets se lâchèrent : «  Et toi, tu as vu un peu comment tu parades ? »

    « Tu me faisais marrer, mais maintenant, tu me fais plutôt de la peine… »

    « Non mais écoutez-la ! Tu voudrais pas finir comme Morale, quand même ?»**

    « C’est une menace ?! » demanda immédiatement la Paix en haussant le ton.

    Là, un bidasse s’avança, ouvrit la bouche, qui fut refermée aussitôt par un coup de tatane au menton.

    La guerre était déclarée. Par la Paix.

    La Guerre Propre, effarée, parle après.

    L’assaut est lancé. Les deux soldats restant foncent.

    Les avocats se voient déjà créanciers. Les plumeux se jettent dans les ronces.

    La Paix, seule face à l’adversité, voyant que le binôme de combattants arrive,

    Accueille le premier avec un direct de la bouteille dans les gencives.

    Le second, bien que plus coriace en affaires,

    Accuse un coup de boule détonnant et finit enfoncé de coup de lattes dans le foie et la face, à terre.

    Alors  enragée, dans une pulsionnelle soif de sang,

    La Paix fixa, les mains souillées, la Guerre Propre à quelques mètres devant,

    Prit une lente et longue inspiration, histoire de resserrer les vis,

    Puis acheva salement la Guerre Propre, non sans lui avoir auparavant infligé quelques sévices…

    Pendant que la Paix s’accomplissait avec un sourire satisfait de ce qu’elle faisait,

     Avocats et autre journaleux, fuyant, en pensant à leur avenir proche, geignaient…

     

    Moralité :

    La Paix, même au pouvoir restreint, bien qu’elle n’ait pas de flingue,

    Sait crever les abcès. Pas besoin que j’te fasse un dessin : Faut pas la prendre pour une baltringue !

     

     

    *mais c’est une autre fable…

     

    **voir « Rencontre entre le Capitalisme et la Morale »

     

                                                                                                                             DK


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  • Rencontre entre le Capitalisme et la jeune Morale.
    C’est avec altruisme que je viens vous conter cette histoire peu banale.
    Ne me demandez pas par quel miracle cette situation en fut ainsi,
    Je l’ignore, mais ce n’est un obstacle ni à la moralité de cette fable, ni à son récit.

    Le Capitalisme, bedonnant, âgé, et devenu, avec le temps, agressif,
    S'en allait, en ce jour, acheter quelques syndicats, ne craignant aucunement les risques.
    Il faut dire que, dernièrement, nombre de portes, devant lui, s'ouvraient,
    Un à un, les éléments qui se mettaient en place pour assurer son avenir, lui souriaient.
    Des gens souffraient; ça, il en était bien conscient…
    Mais tendait, avant tout, à s'entretenir lui, car, par période, il devenait incontinent…
    Quand apparut devant lui la belle et jeune Morale, venue accomplir son devoir.
    La pucelle l'interpella: « Il paraît que tu fais trop de mal, le petit rat m'a dit de venir te voir! ».
    « Que me dis-tu? » répondit-il, surpris. « Depuis quand ne vient-il plus lui-même? ».
    « Il a d'autres problèmes aujourd'hui, mais parlons ensemble de tes pertes humaines… ».
    Voyant le regard du vieillard s’assombrir, la Morale se reprit : « Enfin, si tu le veux bien ! ».
    Trois secondes silencieuses s’accomplirent puis il lui répliqua, souriant et d’un ton serein :
    « Ta naïveté se sent jusque dans ta voix, et c'est si mignon… ».
    Le Capitalisme à cet âge-là, venait-il de se faire toucher par Cupidon?
    Sûrement que non. Rappelons que, questions compagnes,
    Le vieux lubrique, c'était son surnom, en avait eu des montagnes!
    Ne cessant, donc, de la complimenter, en espérant une suite,
    Le Capitalisme ne fit que l’offenser, car Morale était réservée et grandement pudique.
    Celle-ci tenta alors, tant bien que mal, de continuer à argumenter
    Le pourquoi de cette venue matinale, mais commençait, devant ces avances, à s'impatienter.
    C'est quand il lui proposa un arrangement moyennant finances,
    Qu'elle lui cracha: « Tu ne te trouves pas dégueulasse quand t'y penses? »
    Morale repartit de plus belle: « Mais n'es-tu devenu qu'un monstre, mon vieil ami? ».
    « Je ne puis m'y résoudre » dit elle. « Nous allons ensemble gagner ce pari! ».
    « Mais de quel pari me parles-tu? » répondit alors le Capitalisme, les sourcils froncés.
    « Mais celui pour lequel je me suis toujours battu! De pensées vertueuses, t'inonder ! »
    Le Capitalisme, soudain rageur, dans un geste fou, plongea alors sur la frêle Morale,
    Lui glissant à l'oreille: « On va voir si, là, t'es aussi motivée que tu l'es à l'oral ! ».
    Elle se débattit pendant de longues minutes, mais l’énorme poids
    Du hideux barbon en rut bloquait ses mouvements. Rapidement, elle s'essouffla.
    Bien sadique, comme à son habitude dans les pays qu’il colonisa,
    C’est avec une bonne connaissance de la pratique que, violemment, il la sodomisa.
    Une fois son forfait accompli, il lui cogna plusieurs fois la tête par terre,
    Puis, pour vérifier que c'était bien fini, prit son pouls sur une artère.
    Il partit, la laissant gisante, mais par prudence, appela son associé Justice.
    Rassuré, il raccrocha souriant, fier de pouvoir ajouter cet événement à son musée du vice.
    Il prit le temps de réfléchir, puis récupéra la dépouille aux fesses écartées,
    Bien conscient que la Morale pourrait bien lui servir…une fois empaillée.

     

    Moralité :

     La Morale, en croyant éduquer le capitalisme, s'est bien faite enculer,
    Mais c’est normal, une conne naïve n'a jamais retenu un vieux fou. Autant le buter!

     

                                                                                                                                     DK


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    Rencontre entre le prolo du XVIIIème siècle et le patron du XXIème…
    Sur un petit ton espiègle, laissez moi vous conter cette histoire que, personnellement, j’aime.
    Ne me demandez pas par quel miracle cette situation en fut ainsi,
    Je l’ignore, mais ce n’est un obstacle ni à la moralité de cette fable, ni à son récit.


    Le prolo du XVIIIème siècle, Fernand, qui n’avait pas un riche vocabulaire,
    S’avança vers le patron, hésitant et étonné de son allure par rapport au bourgeois d’hier.
    Mr Donetavi, avec grand sourire, l’accueillit, le prit sous son épaule
    Pour lui faire faire le tour de l’usine à Neuilly et lui expliquer ses travaux et rôles…
    Et s’il est vrai que ses dires n’étaient pas tous compris du jeune moyenâgeux,
    Avec les rires, les tapes dans le dos, Fernand décréta que cet emploi lui semblait avantageux.
    S’en suivit le début du travail, et le prolo bossa tant,
    Malgré les difficultés qui l’assaillent, qu’il y passa, le premier mois, la moitié de son temps ! Combien de choses étaient, pour lui, à découvrir ?
    Peu importe,  « Capitalisme », avait dit le boss, bientôt, d’argent, il allait se faire couvrir…
    Pourtant, le jour de paye venu, après l’euphorie, Fernand resta dépité
    Devant la somme qu’il trouvait menue, puisque loge et bouffe ne lui laissait de rien hériter.
    Il demanda renseignements aux collègues, qui lui dirent, d’un ton grinçant :
    « Bien sûr que c’est trop lèg’, mais c’est comme ça maintenant ! »
    « Avec tout ce qu’il y a à faire ici, s’exclama Fernand, et à acheter aussi !
    Je vais pas me crever l’cul pour rien pouvoir faire ! ». Ce fut, au XXIème, sa première théorie.
    C’est donc démotivé, colérique qu’il entama le second mois
    Et fit exactement le nombre d’heures dites dans les clauses de son contrat.
    Il se mit à lire, apprécier des plaisirs simples,
    S’enrichir l’esprit même si survivre était difficile depuis le permis et la R5…
    Mr Donetavi s’en rendit rapidement compte et dit, un jour, à Fernand, d’un ton aggressif :
    « Si tu as un problème, raconte, je suis un patron très réceptif ! ».
    Fernand lui expliqua alors que le rapport travail-argent, sur lequel il avait misé,
    Puisqu’on dit que modernité et croissance s’accordent, lui semblait un rackettage organisé !
    Mr Donetavi répliqua : « Vous vous êtes fait laver le cerveau par ces indignes syndicats ! »
    N’ayant jamais entendu ce mot, Fernand, étonné : « C’est qui, ça ? »...
    « Mais qu’est ce qui a changé, bordel, en fait ?! », continua le brave…
    La réponse suivante fut une lettre de licenciement pour faute grave.
    La recevant, et sans trop réfléchir, Fernand retourna à l’entreprise,
    Hache, pic et l’intention de s’en servir, il brailla : « Il va voir c’que c’est qu’la crise ! ».
    Il fit son forfait, sortit du bureau en imitant un orchestre,
    Partout, promena la tête du noble et tous les ouvriers en furent fort aise.


    Moralité : Fernand, en étant plus sanguin quand son patron jamais ne l’entend,
    A été plus sanglant, mais au moins, il est peinard pour 200 ans !


                                                                                                                                              DK


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