• Rencontre

     

    Rencontre entre le prolo du XVIIIème siècle et le patron du XXIème…
    Sur un petit ton espiègle, laissez moi vous conter cette histoire que, personnellement, j’aime.
    Ne me demandez pas par quel miracle cette situation en fut ainsi,
    Je l’ignore, mais ce n’est un obstacle ni à la moralité de cette fable, ni à son récit.


    Le prolo du XVIIIème siècle, Fernand, qui n’avait pas un riche vocabulaire,
    S’avança vers le patron, hésitant et étonné de son allure par rapport au bourgeois d’hier.
    Mr Donetavi, avec grand sourire, l’accueillit, le prit sous son épaule
    Pour lui faire faire le tour de l’usine à Neuilly et lui expliquer ses travaux et rôles…
    Et s’il est vrai que ses dires n’étaient pas tous compris du jeune moyenâgeux,
    Avec les rires, les tapes dans le dos, Fernand décréta que cet emploi lui semblait avantageux.
    S’en suivit le début du travail, et le prolo bossa tant,
    Malgré les difficultés qui l’assaillent, qu’il y passa, le premier mois, la moitié de son temps ! Combien de choses étaient, pour lui, à découvrir ?
    Peu importe,  « Capitalisme », avait dit le boss, bientôt, d’argent, il allait se faire couvrir…
    Pourtant, le jour de paye venu, après l’euphorie, Fernand resta dépité
    Devant la somme qu’il trouvait menue, puisque loge et bouffe ne lui laissait de rien hériter.
    Il demanda renseignements aux collègues, qui lui dirent, d’un ton grinçant :
    « Bien sûr que c’est trop lèg’, mais c’est comme ça maintenant ! »
    « Avec tout ce qu’il y a à faire ici, s’exclama Fernand, et à acheter aussi !
    Je vais pas me crever l’cul pour rien pouvoir faire ! ». Ce fut, au XXIème, sa première théorie.
    C’est donc démotivé, colérique qu’il entama le second mois
    Et fit exactement le nombre d’heures dites dans les clauses de son contrat.
    Il se mit à lire, apprécier des plaisirs simples,
    S’enrichir l’esprit même si survivre était difficile depuis le permis et la R5…
    Mr Donetavi s’en rendit rapidement compte et dit, un jour, à Fernand, d’un ton aggressif :
    « Si tu as un problème, raconte, je suis un patron très réceptif ! ».
    Fernand lui expliqua alors que le rapport travail-argent, sur lequel il avait misé,
    Puisqu’on dit que modernité et croissance s’accordent, lui semblait un rackettage organisé !
    Mr Donetavi répliqua : « Vous vous êtes fait laver le cerveau par ces indignes syndicats ! »
    N’ayant jamais entendu ce mot, Fernand, étonné : « C’est qui, ça ? »...
    « Mais qu’est ce qui a changé, bordel, en fait ?! », continua le brave…
    La réponse suivante fut une lettre de licenciement pour faute grave.
    La recevant, et sans trop réfléchir, Fernand retourna à l’entreprise,
    Hache, pic et l’intention de s’en servir, il brailla : « Il va voir c’que c’est qu’la crise ! ».
    Il fit son forfait, sortit du bureau en imitant un orchestre,
    Partout, promena la tête du noble et tous les ouvriers en furent fort aise.


    Moralité : Fernand, en étant plus sanguin quand son patron jamais ne l’entend,
    A été plus sanglant, mais au moins, il est peinard pour 200 ans !


                                                                                                                                              DK


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