En lisant un article de Simon Piel dans le numéro 1 papier de Bakchich hebdo*, où il met en avant la pression qu'exerce les grosses productions hollywoodiennes (Columbia, Sony, Warner...) sur les critiques et la presse ciné en général, il m'est revenu une petite anecdote de mon expérience personnelle, et une phrase, surtout...que je vais modestement vous remettre dans son contexte...
Je ne vais pas vous expliquer le pourquoi de la situation, mais toujours est-il que... Bambin plein de foutre et d'hormones que j'étais (les cheveux au vent), vers 16 ans environ, j'affûtais ma plume dans la rubrique musicale du Libé de chez moi (oui, je sais...). Et donc, chaque semaine, j'allais chercher des cds et ramenait les chroniques de ceux que j'avais pris auparavant. Et s'il y a bien déjà quelque chose qui, à l'époque, m'a sauté aux yeux, c'est la différence de soins pris à « emballer » les disques qu'on recevait. Je m'explique: d'un côté, il y avait les boites de prod qui envoyaient leurs opus sortis de nulle part, sans aucune info (dans le genre, je me souviens de Raymonde et les Blanc-Becs et des Yo Pizza Jump! -des Boucheries Prods, si j'écris pas de connerie-. Faut être connaisseur et avoir plus de 25 ans pour les remettre!). Et puis, de l'autre, il y avait le colis où le skeud était la dernière chose que tu découvrais après le press-book, l'album photo, l'historique du groupe et même les critiques -bonnes, bien sûr- de l'album que je n'avais pas encore tenu entre mes mains! Et, si je suis la logique, album que je n'aurais pas eu besoin d'écouter pour le chroniquer, tant la soupe était chaude et épaisse, prête à servir... Au contraire, sans faire de finesse, les cds sans aucune information complémentaire, t'es bien obligé de les écouter du début à la fin pour te faire une idée de la zik!
Et moi, jeune branleur inculte, la morve au nez, je ne faisais pas la distinction entre ces deux cas (qui sont des extrêmes!) et... j'écoutais tous les cds entièrement avant de les critiquer! J'allais vite comprendre l'inconscience de cette prise de position... Je me suis mis -fatalement?- à démonter, voire détruire des grosses sorties cd dans mes articles (je dis ça, mais j'écrivais pas d'insulte, j'étais jeune.)...Jusqu'à ce qu'on me rappelle à l'ordre! D'où phrase remémorée à cause de Bakchick, contexte, tout ça... Vous suivez?!:
« Là, mon grand (j'étais jeune), va falloir y aller molo... Tu sais pas comment ça se passe, toi, t'es jeune (oui, je l'étais)... Si tu commences à parler comme ça de grands artistes reconnus, les majors vont plus nous envoyer de cd! Plus de cd, plus de mauvaise critique! ». Merde, comme si notre rôle était uniquement de leur faire de la pub!? Mais ça, je lui ai pas dit...j'étais jeune...
Cette réplique était depuis longtemps enfouie dans les méandres des grandes déceptions de ma vie, qui s'accumulent sous forme de salives amères (heureusement, pour aller mieux, maintenant, j'ai « Remontées Acides »), alors je voulais simplement te dire merci, Simon Piel, de m'avoir fait ressurgir un souvenir aussi désagréable que celui-là! Voilà!
Et puis, sans dec', Bakchich, faut l'acheter!
* Achetez-le! Abonnez-vous, même, c'est mieux!
DK