J’entame ma bouteille et cette crachouille en même temps. Alors à la tienne !
Dur de passer à côté de l’actualité navrante de ces dernières semaines…
En vrac : Des cadeaux aux patrons (oui, encore, et j’en ai marre de le répéter), la fin du seuil minimum pour payer par CB (on somme les cons de consommer), les milliardaires européens sont les plus riches de la planète (sois content de le savoir), des rachats de canards (d’élevage), des viols en Centrafrique perpétrés par des soldats français (en uniforme, tout de même), un livreur tué par un flic bourré au volant (pour une fois, c’était involontaire), le parti des républicains (non, merci, pas de majuscule), la corruption de la FIFA, la relaxe de DSK… Je m’arrête là, sinon, je vais régurgiter les lampées que je viens de m’enfiler.
Ça devient vraiment pénible d’avaler, même en partie, cette choucroute de renseignements pleine d’arêtes. Et pourtant, tout est fait pour qu’elle glisse. Il y a, à la fois, cette mesquinerie mal cachée dont les journaleux font preuve dès qu’il s’agit de justifier l’intérêt d’une information et la façon, en même temps, dont ils la moralisent en en faisant ressortir le côté le moins puant. Chaque « scoop » est judicieusement choisi et traité pour justifier la pensée unique en prenant l’aspect d’une évolution fatale auquel le commun des mortels n’a qu’à s’adapter… Ils nous soignent, les empaffés.
D’ailleurs, dès le nom « information », la soumission est présente : On « t’informe » de ce qu’il se passe, donc écoute ou lis, mais ça ne te concerne pas plus que ça… Et en gros, surtout, pour qui tu t’es pris, claque-pain, pour croire qu’on allait prendre ton avis en compte ?
L’objectivité du journalisme se tait quand l’argent parle. Et étant donné que le capital est omniprésent dans les réseaux médiatiques et publicitaires (pratiquement indivisibles), il faut bien avouer que le petit proverbe s’applique invariablement à nos infos quotidiennes. Au final, les rôles et intérêts des médias nationaux se trouvent bien plus, au même titre que les flics en tous genre, dans le maintien de l’ordre social que dans la justice ou la véracité des déclarations.
Pierre Bourdieu disait souvent : « Les faits divers font diversion ». Je me permets de rajouter : « Ce n’est pas toi qui regarde l’info, c’est elle qui te matte ». Bref, trève de comptoir.
Ça y est, ma bouteille est vide.
Reste plus qu’à y glisser ces mots et à la jeter à la maire.
DK